Nous vivons dans un monde où Internet s’est infiltré dans chaque aspect de notre vie. Du petit-déjeuner avec un podcast aux trajets avec des articles en ligne, en passant par les courses du soir commandées sur une application : Internet est partout. On y rencontre son conjoint, on y fait ses courses, on y apprend de nouvelles compétences, on s’y informe, on se divertit. Bref, il est devenu notre quotidien, presque notre respiration. Mais paradoxalement, combien d’entre nous l’exploitent réellement ? Car au fond, Internet, on le subit. On suit la vague, parce qu’on nous dit qu’il faut être connecté, mais rares sont ceux qui l’utilisent de manière proactive, véritablement stratégique.
Pour beaucoup, l’usage professionnel d’Internet se résume à LinkedIn, avec son cortège de posts corporates et de news likés. Au-delà ? Des podcasts populaires, peut-être un abonnement à une newsletter. Mais c’est tout. Internet n’est pas un outil de découverte pour eux ; c’est une sorte de défilé de contenus éparpillés, que l’on consomme passivement. Le potentiel d’Internet, pourtant, va bien au-delà de ces pratiques. Pour ceux qui en connaissent les codes, il peut devenir un terrain d’auto-formation, de réseautage, d’innovation personnelle et professionnelle.
Les entreprises, de leur côté, restent centrées sur la formation aux outils numériques, utiles certes, mais limités. Elles investissent des sommes considérables dans des modules sur Excel, sur ChatGPT, et s’extasient de leurs « progrès » dans la digitalisation. Mais cela suffit-il vraiment ? Est-ce que former les employés à maîtriser des logiciels utilitaires est le summum de l’évolution numérique ? Internet est bien plus vaste que ces outils. Et pourtant, alors qu’il est présent du matin au soir, les entreprises n’en tirent que la pointe émergée.
Certains collaborateurs, plus curieux que d’autres, sortent du cadre et explorent par eux-mêmes. Ils lancent des side-projects, créent des podcasts, publient des newsletters. Ils parcourent Reddit, lisent des newsletters spécialisées, expérimentent avec des outils d’IA. Ce sont des pratiques qui émergent souvent dans ce temps crépusculaire entre vie pro et vie perso, entre chiens et loups, quand la journée de travail est terminée mais que l’envie de s’épanouir continue. Ils prennent l’initiative, s’auto-forment et développent des compétences qui leur permettent d’explorer de nouveaux horizons professionnels. Et pourtant, ils le font à leurs frais, à leurs risques, loin des radars de l’entreprise.
Les freelancers et les solopreneurs, eux, l’ont bien compris. Ils exploitent Internet comme une plateforme de renouveau permanent. Ils sont formés à l’école d’Internet, où tout se construit sur la base de communautés, de partages, d’échanges. Ils savent lire entre les lignes, trouver des sources fiables, suivre des blogs de niche, ou encore participer à des forums exclusifs. En entreprise, au contraire, les employés qui tentent de reproduire ce schéma doivent avancer prudemment, comme des équilibristes. Ils se demandent comment leurs initiatives seront perçues, s’il n’y aura pas de sanctions, si le boss ne les verra pas d’un mauvais œil. Bref, faire un podcast ou lancer une newsletter quand on est salarié en France, c’est se préparer à quelques obstacles.
C’est là que l’innovation personnelle entre en jeu. C’est la capacité à tirer parti d’Internet pour se former, se réinventer, se diversifier. Et ce potentiel, les entreprises devraient l’encourager plutôt que de le freiner. Car en développant son “self-Internet” – c’est-à-dire sa capacité à utiliser Internet de façon proactive pour développer des compétences spécifiques – un collaborateur ne se limite pas à son rôle. Il devient un agent de changement, un relais d’innovations. Alors pourquoi ne pas soutenir cette démarche ?
Il y a trois axes que les entreprises pourraient encourager pour que leurs équipes exploitent enfin Internet à leur plein potentiel :
La Curation : Dans un monde saturé d’informations, savoir trouver les bonnes sources devient un véritable talent. C’est la capacité à s’informer intelligemment, à suivre des blogs spécialisés, à s’abonner à des newsletters pertinentes, à lire des publications d’experts qui ne sont pas toujours dans les pages des grands médias. La curation est une compétence-clé, qui permet à chacun d’être son propre filtre et de ne pas se contenter de la première page de Google.
La Création : Internet offre une multitude d’outils pour créer, et il est temps de les utiliser. Que ce soit pour produire un podcast, écrire des articles, créer des infographies ou expérimenter avec des vidéos, la création est un vecteur de connaissances et de compétences. En explorant ces possibilités, les collaborateurs peuvent développer leur propre voix, affiner leur expertise et renforcer leur visibilité dans leur secteur. Et avec les outils d’IA générative, ces capacités créatives peuvent être multipliées, démocratisant l’accès à la création pour tous.
Le Réseau : Enfin, Internet, c’est aussi la connexion avec les autres. Pas seulement via LinkedIn, mais par des communautés de niche, des groupes privés, des espaces d’échange entre pairs. C’est là que l’on découvre les tendances avant tout le monde, que l’on peut se former auprès d’experts, que l’on tisse des liens qui dépassent le cadre strictement professionnel. Apprendre à se connecter, c’est apprendre à trouver sa place dans un écosystème d’idées.
Développer ces compétences, c’est offrir aux collaborateurs la possibilité de s’émanciper, de s’enrichir. Et en soutenant ce développement, l’entreprise y gagne également : elle devient un terreau d’idées, un lieu où chacun peut se projeter, évoluer, réinventer son rôle. C’est un investissement qui lui profite autant qu’aux individus. Car, au fond, Internet ne se limite pas à un outil fonctionnel ; c’est un espace d’exploration et d’innovation, qui attend d’être pleinement exploité, pour la vie personnelle et professionnelle.
Il est temps d’ouvrir les yeux : Internet n’est pas une menace. Avec le temps d’attention que nous lui consacrons, ce n’est plus seulement un outil, ni même une simple ressource.
C’est un véritable monde, avec sa culture, ses codes, ses sphères d’influence, un peu comme le monde physique a ses propres réseaux, ses traditions et ses valeurs.
Et pour y évoluer pleinement, il faut apprendre à en comprendre les rouages, à lire entre les lignes, et à déceler les opportunités.
Naviguer sur Internet, c’est un peu comme un sport de combat, ou même un service au tennis : cela demande une pratique constante, un engagement sans relâche. Si vous arrêtez, vous perdez la main, vous sortez du jeu.
Car dans cet univers numérique, s’émanciper ne passe plus seulement par les compétences techniques ; il s’agit de s’intégrer, d’interagir, et de contribuer pour mieux s’informer, mieux créer, et mieux réseauter.
Si cette approche vous parle et que vous souhaitez découvrir tout le potentiel qu’Internet peut offrir pour développer vos compétences et projets personnels, ou si vous envisagez de mettre en place cette démarche au sein de votre organisation pour vos équipes,
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